Nombreuses sont les organisations qui souhaitent favoriser l’engagement au travail de leurs salariés. La récupération peut-elle être considérée comme un levier d’action efficace?
Pour répondre à cette question, nous avons interprété la recherche de Kühnel et ses collègues, publiée en 2017, qui visait à mieux comprendre les liens entre deux méthodes de récupération (sommeil et courtes pauses au travail) et l’engagement au travail des salariés.
Légende :Recommandation de notre experte
Conseillère experte:
- France ST-HILAIRE, Professeure agrégée en gestion des ressources humaines, Université de Sherbrooke
Rédacteurs:
- Stéphanie BÉRUBÉ, professionnelle de recherche, Université de Sherbrooke
Maude VILLENEUVE, professionnelle de recherche, Université de Sherbrooke
Rébecca LEFEBVRE, professionnelle de recherche, Université de Sherbrooke
Marie-Hélène GILBERT, professeure adjointe, Université Laval
Michel PÉRUSSE, professeur associé, Université de Sherbrooke
Cette initiative a été rendue possible grâce à une collaboration avec l'Université de Sherbrooke.
Qu’entend-on par : récupération?
Récupération
Il y a récupération lorsque le salarié s’abstient d’adopter des comportements qui drainent ses ressources énergétiques et d’autorégulation. Le salarié pourra récupérer temporairement quand il ne sera plus exposé aux sources de stress dans le cadre de son travail. Il y aura retour à la normale lorsque les ressources seront restaurées.
Engagement au travail
L’engagement au travail se définit par un niveau élevé de concentration, une absorption intense et une forte énergie du salarié à l’égard de sa tâche*.
Définitions
- Ressources énergétiques: «niveau d’énergie dont la personne dispose à un moment donné».
- Autorégulation: «tentative de l’individu pour contrôler ou pour modifier ses comportements naturels ou ses états mentaux»
Objectifs de l'étude
de Kühnel, Zacher, Bloom et Bedow (2017) :
-
mieux comprendre les liens entre l’engagement au travail et deux méthodes de récupération des salariés, soit :
- le sommeil : la qualité du sommeil et sa quantité (nombre d’heures de sommeil),
- les courtes pauses auto-initiées : initier spontanément des moments d’arrêt en avant-midi ou en après-midi (faire une promenade, boire un café). Elles ne concernent pas les pauses prescrites par l’organisation;
-
déterminer si le sommeil et les courtes pauses auto-initiées sont des méthodes de récupération distinctes;
-
examiner si le fait de ressentir une pression de temps et du contrôle sur son travail influence la relation entre les méthodes de récupération et l’engagement au travail.
Des étudiants en psychologie d’une université allemande ont lancé l’invitation en ligne auprès de salariés de différents secteurs d’activités.
Parce qu’il faut toujours interpréter une étude avec prudence
Bien qu’il s’agisse d’une étude de qualité, la méthode de recrutement utilisée n’est pas clairement identifiée, ce qui nous amène à vous recommander de l’interpréter avec prudence, comme pour toute étude qui comporte des limites.
Que révèlent les résultats de l’étude?
Mieux vaut récupérer avant d’être au bout de ses ressources.
Pour renforcer l’engagement au travail, il est bénéfique d’avoir un sommeil de qualité, d’auto-initier de courtes pauses et de récupérer de différentes manières. Ressentir une pression appropriée et avoir du contrôle sur son travail vont également contribuer à l’engagement au travail.
1. Avoir un sommeil de qualité
- Les salariés se sont sentis plus engagés au travail les jours où ils ont évalué positivement la qualité de leur sommeil.
PISTE D'INTREPRÉTATION
C’est par le sommeil que les salariés rétablissent leurs ressources énergétiques et d’autorégulation.
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